Obscur et froncé comme une oeillet violet,
Il respire, humblement tapi parmi la mousse
Humide encor d'amour qui suit la rampe douce
Des fesses blanches jusqu'au bord de son ourlet.
Des filaments pareils à des larmes de lait
Ont pleuré sous l'autan cruel qui les repousse
À travers de petits caillots de marne rousse,
Pour s'aller perdre où la pente les appelait.
Mon rêve s'abouchera souvent à sa ventouse ;
Mon âme, du coït matériel jalouse,
En fit son marmier fauve et son nid de snaglots.
C'est l'olive pâmée et la flûte câline,
Le tube d'où descend la céleste praline,
Chanaan féminin dans la moiteurs enclos.
Paul Verlaine (quatrains) et Arthur Rimbaud (tercets), Album Zutique 1871