Top articles
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LE CANCRE
Il dit non avec la tête Mais il dit oui avec le coeur Il dit oui à ce qu'il aime Il dit non au professeur Il est debout On le questionne Et tous les problèmes sont posés Soudain le fou rire le prend Et il efface tout Les chiffres et les mots Les dates...
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LIBERTÉ
Sur mes cahiers d’écolier Sur mon pupitre et les arbres Sur le sable sur la neige J’écris ton nom Sur toutes les pages lues Sur toutes les pages blanches Pierre sang papier ou cendre J’écris ton nom Sur les images dorées Sur les armes des guerriers Sur...
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LE DORMEUR DU VAL
C'est un trou de verdure où chante une rivière, Accrochant follement aux herbes des haillons D'argent ; où le soleil, de la montagne fière, Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons. Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue, Et la nuque baignant...
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L'ALBATROS
Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers, Qui suivent, indolents compagnons de voyage, Le navire glissant sur les gouffres amers. A peine les ont-ils déposés sur les planches, Que ces rois de l'azur,...
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DEMAIN, DÈS L'AUBE
Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne, Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends. J'irai par la forêt, j'irai par la montagne. Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps. Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées, Sans rien...
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À UNE CHATTE
Chatte blanche, chatte sans tache, Je te demande, dans ces vers, Quel secret dort dans tes yeux verts, Quel sarcasme sous ta moustache. Tu nous lorgnes, pensant tout bas Que nos fronts pâles, que nos lèvres Déteintes en de folles fièvres, Que nos yeux...
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LE BAISER
Comme une ville qui s'allume Et que le vent vient d'embraser, Tout mon coeur brûle et se consume, J'ai soif, oh ! J'ai soif d'un baiser. Baiser de la bouche et des lèvres Où notre amour vient se poser, Plein de délices et de fièvres, Ah ! J'ai soif, j'ai...
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IL PLEURE DANS MON COEUR...
Il pleure dans mon cœur Comme il pleut sur la ville ; Quelle est cette langueur Qui pénètre mon cœur ? Ô bruit doux de la pluie Par terre et sur les toits ! Pour un cœur qui s’ennuie, Ô le chant de la pluie ! Il pleure sans raison Dans ce cœur qui s’écœure....
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De retour !!!
Après quelques années (comme le temps passe !) voici que votre humble poète revient... Ces dernières semaines bien particulières pour tous nous ont laissées explorer d'autres horizons. Pour ma part, il est clair que l'écriture me manque et je me suis...
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CLAIR DE LUNE
Votre âme est un paysage choisi Que vont charmant masques et bergamasques Jouant du luth et dansant et quasi Tristes sous leurs déguisements fantasques. Tout en chantant sur le mode mineur L'amour vainqueur et la vie opportune Ils n'ont pas l'air de croire...
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À Georges Auric
Il se peut qu'un rêve étrange Vous ait occupée ce soir, Vous avez cru voir un ange Et c'était votre miroir. Dans sa fuite Eléonore A défait ses longs cheveux Pour dérober à l'aurore Le doux objet de mes voeux. À quelque mari fidèle Il ne faudra plus penser....
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LE VIN PERDU
J'ai, quelque jour, dans l'Océan, (Mais je ne sais plus sous quels cieux), Jeté, comme offrande au néant, Tout un peu de vin précieux... Qui voulut ta perte, ô liqueur ? J'obéis peut-être au devin ? Peut-être au souci de mon coeur, Songeant au sang, versant...
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LE VASE BRISÉ
Le vase où meurt cette verveine D'un coup d'éventail fut fêlé ; Le coup dut l'effleurer à peine : Aucun bruit ne l'a révélé. Mais la légère meurtrissure, Mordant le cristal chaque jour, D'une marche invisible et sûre, En a fait lentement le tour. Son...
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SONNET VXII
Baise m'encor, rebaise-moi et baise ; Donne m'en un de tes plus savoureux, Donne m'en un de tes plus amoureux: Je t'en rendrai quatre plus chauds que braise. Las, te plains-tu ? ça ! Que ce mal j'apaise, En t'en donnant dix autres doucereux. Ainsi, mêlant...
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L'AUTOMNE
Salut ! Bois couronnés d'un reste de verdure ! Feuillages jaunissants sur les gazons épars ! Salut, derniers beaux jours ! Le deuil de la nature Convient à la douleur et plaît à mes regards ! Je suis d'un pas rêveur le sentier solitaire, J'aime à revoir...
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LES HIBOUX
Sous les ifs noirs qui les abritent, Les hiboux se tiennent rangés, Ainsi que des dieux étrangers, Dardant leur oeil rouge. Ils méditent. Sans remuer ils se tiendront Jusqu'à l'heure mélancolique Où, poussant le soleil oblique, Les ténèbres s'établiront....
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L'HOMME ET LA MER
Homme libre, toujours tu chériras la mer ! La mer est ton miroir ; tu contemples ton âme Dans le déroulement infini de sa lame, Et ton esprit n'est pas un gouffre moins amer. Tu te plais à plonger au sein de ton image ; Tu l'embrasses des yeux et des...
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LE LONG DU QUAI
Le long du quai les grands vaisseaux, Que la houle incline en silence, Ne prennent pas garde aux berceaux Que la main des femmes balance. Mais viendra le jour des adieux ; Car il faut que les femmes pleurent Et que les hommes curieux Tentent les horizons...
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TRISTESSE
J'ai perdu ma force et ma vie, Et mes amis et ma gaieté ; J'ai perdu jusqu'à ma fierté Qui faisait croire à mon génie. Quand j'ai connu la Vérité, J'ai cru que c'était une amie ; Quand je l'ai comprise et sentie, J'en étais déjà dégoûté. Et pourtant elle...
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LA PENSÉE
Un soir, vaincu par le labeur Où s'obstine le front de l'homme, Je m'assoupis, et dans mon somme M'apparut un bouton de fleur. C'était cette fleur qu'on appelle Pensée ; elle voulait s'ouvrir, Et moi je m'en sentais mourir : Toute ma vie allait en elle....
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LES YEUX
Bleus ou noirs, tous aimés, tous beaux, Des yeux sans nombre ont vu l'aurore ; Ils dorment au fond des tombeaux, Et le soleil se lève encore. Les nuits plus douces que les jours Ont enchanté des yeux sans nombre ; Les étoiles brillent toujours Et les...
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LE BAISER
Je baiserai d'un bout à l'autre les longues ailes noires de ta nuque, ô doux oiseau, colombe prise, dont le coeur bondit sous ma main ! Je prendrai ta bouche dans ma bouche comme un enfant prend le sein de sa mère. Frissonne !... car le baiser pénètre...
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FEMME ET CHATTE
Elle jouait avec sa chatte, Et c'était merveille de voir La main blanche et la blanche patte S'ébattre dans l'ombre du soir. Elle cachait - la scélérate ! - Sous ces mitaines de fil noir Ses meurtriers ongles d'agate, Coupants et clairs comme un rasoir....
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LES GRENADES
Dures grenades entr'ouvertes Cédant à l'excès de vos grains, Je crois voir des fronts souverains Eclatés de leurs découvertes ! Si les soleils par vous subis, Ô grenades entre-bâillées, Vous ont fait d'orgueil travaillées Craquer les cloisons de rubis,...
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MILLE ANS APRÈS
L'âpre rugissement de la mer pleine d'ombres, Cette nuit-là, grondait au fond des gorges noires, Et tout échevelés, comme des spectres sombres, De grands brouillards couraient le long des promontoires. Le vent hurleur rompait en convulsives masses Et...